mercredi 23 janvier 2008

La face cachée de la généralisation du BAC Pro en 3 ans !

L’entreprise de démantèlement du Service Public français par la droite au pouvoir se poursuit…
Après avoir mis à mal La Poste, l’audio-visuel public, le service public de l’emploi, de l’eau, EDF-GDF, la SNCF, le service public des impôts…. C’est au tour de Xavier DARCOS, Ministre de l’éducation de continuer ce sale boulot !!!

Subitement et sans concertation aucune Xavier DARCOS a décidé la généralisation du Bac Pro en 3 ans au lieu de 4 et la suppression des BEP alors qu’une telle décision ne peut que bouleverser toute la formation professionnelle par voie scolaire ou par apprentissage.
Cette gifle donnée à toute la communauté éducative, élèves, parents, professeurs…. est inacceptable et mérite un zéro de conduite.
Elle est inacceptable dans la forme : en application de la Loi, la carte des formations professionnelles doit être arrêtée en commun par l’Etat et les Régions. A ce jour, aucune Région n’a été consultée. C’est en plus sans compter que les Régions devront assurer l’évolution des équipements suite à la modification des référentiels, et que le nombre d’élèves va se modifier ce qui influera sur tous nos projets de construction et rénovation. Ce mépris des collectivités est inacceptable.
Elle est inacceptable sur le fond et c’est sans doute le plus grave et le plus inquiétant. Elle prépare une refonte complète de notre système éducatif.
Nous serions naïfs de croire que les profonds changements en perspective seront faits pour le bien de notre jeunesse ! Faire en 3 ans ce que l’on faisait en 4 dans des classes surchargées et en supprimant les classes passerelles n’aura comme conséquences que plus d’exclusion, plus d’échec scolaire et de sorties sans qualification, pour nos enfants les plus fragiles mais aussi la suppression de 8800 emplois d’enseignants dans le second degré pour 2008 et 20000 emplois par an pendant les 4 années suivantes.
Voilà le véritable objectif de ce gouvernement : supprimer des postes en faisant fi des véritables besoins dans notre Société. Rien qu’en Rhône-Alpes, ce sont par an 4600 jeunes qui sortent du système éducatif sans qualification et 32000 qui sont inscrits dans les fichiers de l’ANPE et des Missions locales. Là où il y a urgence à traiter une triste réalité, le gouvernement continue de saboter tout espoir d’un avenir meilleur !!!

La semaine prochaine alors que sera proposé au vote de l’Assemblée Plénière du Conseil Régional une délibération pour lutter contre le décrochage scolaire, l’entreprise sournoise de démantèlement de nos acquis dans ce pays se poursuit.
Mais, ne nous trompons pas, ce qu’ils veulent c’est un changement important de notre système éducatif pour un changement profond de notre Société, une société avec une élite de plus en plus réduite en capacité de gérer les affaires du pays et des cohortes de gens formés au minimum, exploitables et corvéables à merci.

Marie France Vieux Marcaud
VP Région Rhône Alpes

lundi 14 janvier 2008

LES MENSONGES SUR LE TRAITE DE LISBONNE

Libéraux de droite comme de gauche, UMP, Modem et direction du PS, relayés par la presse patronale (Le Monde, Libé, Le Figaro, ….), diffusent, comme en 2005, une série de mensonges à propos du traité modificatif européen (Traité de Lisbonne) qu’ils veulent voir ratifié à tout prix. En voici 5, parmi d’autres :

A propos de la laïcité :

Nouveauté par rapport au Traité établissant une Constitution pour l’Europe (TCE) : « l’héritage religieux » est mentionné comme « source de la démocratie, de l’Etat de droit et des libertés fondamentales » ; par contre, comme dans le TCE, l’Union Européenne (UE) reconnaît les Eglises, mais pas la laïcité (le mot et la chose sont absent des textes). Le retour en force de l’ingérence des Eglises est ainsi encouragé. L’Europe des Lumières s’obscurcit dangereusement. Les droits des femmes à peine conquis sont directement menacés. Le Vatican triomphe avec l’aide du chanoine qui préside la République.

A propos de la démocratie:

Comme dans le TCE, quelques dispositions renforcent le poids du Parlement européen, mais celui-ci reste largement un Parlement croupion : il n’est pas l’unique législateur et ses pouvoirs de contrôle sont limités (pas de séparation des pouvoirs), il ne peut pas proposer ses propres textes (le monopole de l’initiative est maintenu en faveur de la toute puissante Commission européenne qui peut s’opposer aux attentes du Parlement et du Conseil des ministres tous deux pourtant issus du suffrage universel). Le citoyen qui peut changer, par le suffrage universel, son maire, son parlementaire, son gouvernement est totalement impuissant face à une Commission européenne qui n’est pas comptable de ses actes. Le traité modificatif ne modifie pas le caractère technocratique et opaque d’une Commission européenne plus que jamais aux ordres des lobbies de la finance et du business.

A propos du néolibéralisme des politiques européennes :

La disparition de la formule « concurrence libre et non faussée » du TCE n’entraîne pas de changement dans l’orientation des politiques. Un article rappelle le primat d’une « économie de marché ouverte où la concurrence est libre » et un protocole (même valeur que le traité) indique que « le marché intérieur comprend un système garantissant que la concurrence n’est pas faussée ». La seule politique de l’UE, c’est, plus que jamais, de mettre en concurrence toutes les activités humaines. Pas de place pour la coopération ; pas de place pour la solidarité. Mme Merkel l’a confirmé au Parlement européen : en ce qui concerne le libéralisme des politiques, « rien ne va changer ».

A propos des services publics :

Rien n’est plus mensonger que d’affirmer que l’UE protège désormais les services publics (baptisés « services d’intérêt général »). Un protocole dont l’intitulé parle des « services d’intérêt général » ne concerne en fait dans son contenu que les « services d’intérêt économique général » lesquels sont soumis aux règles de la concurrence. Il s’agit-là d’une formidable mystification de la part des auteurs du traité. Comme ceux-ci l’ont déclaré : « la liberté d’établissement et la liberté de circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services continuent de revêtir une importance capitale ».
A propos de la mondialisation néolibérale :

L’affirmation selon laquelle désormais l’UE protégerait contre la mondialisation est totalement mensongère et démentie par le texte : celui-ci renforce les pouvoirs de la Commission européenne pour négocier des politiques de dérégulation à l’OMC. Les pouvoirs du Comité 133 sont consacrés et renforcés dans la mesure où il ne devra plus se prononcer à l’unanimité. Son opacité demeure. La négociation de la mise en œuvre de l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS), dont l’objectif ultime est la privatisation de toutes les activités de services qu’elles soient nationales régionales ou municipales, en sera facilitée. Le traité de Lisbonne facilite la soumission des services publics locaux aux règles de l’AGCS.

On trouvera d’autres éléments de réflexion sur l’Europe et le traité modificatif (traité de Lisbonne) dans le livre que je viens de faire paraître : « Quelle Europe après le non ?» (Fayard). On peut en débattre lors des prochaines conférences que je vais donner :

14 janvier : Avignon : 18H, dédicaces à la Maison des Alternatives Solidaires ; 20H, conférence à l’Hôtel de ville.
15 janvier : Aix-en-Provence : 18H, IEP, 25 rue Gaston de Saporta (face à la cathédrale).
16 janvier : Marseille : 20H30, 108, rue de Breteuil, au « Point de Bascule ».
17 janvier : Forcalquier/Manosque/Ste-Tulle : 19H, théâtre municipal de Ste-Tulle.
21 janvier : Béziers : 19H au Théâtre du Minotaure, 15 rue Solférino.
22 janvier : Montauban : 20H, Espace Sport, 65, avenue Marceau Hamecher
23 janvier : Angers : 20H30, Salle Daviers, Bd Daviers (en face du CHU).
24 janvier : Nantes : 20H30, Faculté de médecine (Amphi 9), rue Gaston Veil.
25 janvier : Poitiers : 20H30
28 janvier : Agen : 20H30, salle Picasso, Centre culturel, côté Stadium.
29 janvier : Marmande : 20H30, salle Damouran, Square de Verdun (face à la poste).


Il faut signer l’appel du Comité National pour le Référendum :
www.nousvoulonsunreferendum.eu/

Il faut interpeller les parlementaires (sénateurs et députés), candidats aux élections municipales, pour leur demander si le 4 février Versailles ils vont permettre la ratification parlementaire de ce traité et pour leur dire qu’il sera tenu compte de leur attitude lors des prochaines municipales. C’est l’avenir des services publics locaux qui est en cause !

Il faut manifester le 4 février à Versailles pour exiger le respect du référendum de 2005. On ne représente pas un texte dont le contenu a été rejeté par le peuple souverain !

Raoul Marc JENNAR
Site : www.urfig.org

mardi 1 janvier 2008

Sans les 35 h les salaires baisseraient !

...Et à Continental, contrairement à ce que toute la presse, écrit, les 35 h ne peuvent légalement pas être remises en cause ! La loi est la loi pour tous, y compris à Continental ! Tout le monde est aux 35 h dans le salariat. Elles sont générales. C’est une loi d’ordre public social. Il n’y a pas un salarié de ce pays qui ne dépend pas des 35 h. Elles se calculent hebdomadairement. Et leur équivalent mensuel est 151 h 66 et leur équivalent annuel est 1607 h (depuis que 7 heures de travail taxées ont été rajoutées). Les 35 h ce n’est que la durée légale, pas la durée effective du travail. C’est le point de repère de calcul des salaires et des heures supplémentaires. La durée légale de 35 h déclenche le seuil des heures supplémentaires. La durée légale de 35 h déclenche le seuil du temps partiel.Le Smic est calculé sur les 35 h et sur 151 h 66 ainsi que tous les salaires mensualisés et les grilles des salaires conventionnels. La remise en cause des 35 h aurait pour effet de faire disparaître les heures supplémentaires donc de diminuer les majorations de salaires qui leur sont liées. (Il existe différentes majorations : financières à 25 %, à 50 %, à 100 %, et avec repos compensateur à 25 %, à 50 %, à 100%. Chaque majoration correspond à un seuil, 35 h, 44 h, au contingent annuel, ou une circonstance, dimanche, nuit, etc.)L’entreprise Continental contrairement à ce qu’écrit à tort toute la presse, ne peut revenir sur les 35 h et “passer aux 40 h”. C’est impossible, les patrons qui présentent les choses ainsi et les journaux mentent. Car la loi est la loi : les 35 h s’appliquent aussi à Continental ! Cela veut dire, que, même après avoir fait voter leurs salariés pour travailler 40 h, les bulletins de paie doivent continuer de faire figurer le salaire brut affecté aux 151 h 66 et sur une ligne distincte, les heures supplémentaires majorées de 25 % entre 35 et 40 h. Ces dernières sont forcément majorées de 25 % car c’est la loi... Toute autre bulletin de paie serait illégal !Alors que se passe t il ? Pour ne pas payer les majorations, l’employeur va baisser le taux horaire de toutes les heures de façon à amortir les 40 h ! Donc la vraie information que devraient donner la presse sur Continental ce n’est pas que les 35 h sont remises en cause mais que le taux horaire est baissé de façon à ne pas payer la majoration des heures supplémentaires entre 35 et 40 h ... C’est fantastique que dans ce pays, on soit si mal informé, ou plutôt qu’on soit désinformé à ce point ! Il s’agit d’un cas délibéré de baisse du salaire et de baisse du taux des heures supplémentaires, pas d’un cas de remise en cause des 35 h ! On peut défendre les 35 h et hausser les salaires, les caisses ne sont pas vides ! Grâce aux 35 h contrairement à tout ce qui est dit, en l’an 2000, non seulement il y a eu entre 350 000 et 450 000 emplois crées (la fourchette est large mais reconnue par tous) mais il y a eu aussi,une augmentation de la masse salariale globale. Pas des salaires nominaux, et cela a manqué ! Mais le “gel” des salaires n’a été le fait que de 2 à 3 % des accords signés à l’époque, on peut l’imputer à la réduction de la durée du travail encore moins à l’acceptation des syndicats. Cela a été le fait de la “guerre contre les 35 h” déclarée par le Medef : c’est encore le patronat qui a fait du chantage aux salaires de 2002 à aujourd’hui alors que ses profits se sont envolés ! (Les entreprises du CAC 40 ont gagné 57 milliards de profits en 2003, 66 milliards en 2004, 87 milliards en 2005, 100 Milliards en 2006 et sans doue davantage en 2007). Que l’on ne nous dise pas que les caisses sont vides, la “cagnotte privée” n’a jamais été aussi pleine, les 500 familles françaises les plus riches ont gagné 80 milliards d’euros de plus en 2006 qu’en 2005, c’est là qu’il faut prendre l’argent, imposez les sociétés et les grandes fortunes, faire payer les 500 familles, il y a de l’argent pour les salaires a reverser ! La remise en cause des 35 h annoncée par le cafouillage des mesures gouvernementales sur les heures supplémentaires, les rtt, les compte épargne temps, l’intéressement, la participation, devient ridicule. Il ne résoudra pas le problème de l’écart croissant entre les prix et les salaires. Il ne résoudra pas l’exigence grandissante d’une meilleure répartition des richesses produites par les salariés. Il fallait augmenter le Smic, il fallait aligner par la loi les minima conventionnels sur le Smic, il faut rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche à 50 % dés la première heure, il faut baisser le contingent annuel d’heures supplémentaires de façon à faire jouer la majoration à 100 % des heures qu’il engendre lorsqu’il est dépassé, il faut provoquer les embauches, et faire reculer le chômage de masse, remplacer les partants en retraite, il faut limiter la durée maxima du travail de 48 h à 44 h, imposer les deux jours de repos consécutifs hebdomadaires pour tous, il faut pousser aux négociations annuelles obligatoires, afin de pousser à la fois à l’embauche et aux hausses de salaires. Là serait la bonne politique gouvernementale pour commencer un rattrapage des salaires puisque 160 milliards d’euros sont, hélas, passés des mains des salariés aux mains des actionnaires. Il faut baisser le coût du capital (pressions, négociations,contrainte, impôts progressifs, directs) et hausser le coût du travail (pression, négociations, baisse des impôts indirects, hausse du Smic, et des salaires de la fonction publique).
Gérard Filoche, mercredi 19 décembre 2007