vendredi 13 juillet 2007

Au comptoir de Bellaciao

/... Je ne nie pas qu’il existe de grandes inégalités (dues notamment au fait que le revenu du capital est largement supérieur au revenu du travail) et de grandes injustices mais il est faux de prétendre que la propriété est inexistante pour les neuf dixième de la société comme au temps de Marx. Même que ça nous permet de mesurer le progrès réalisé depuis Marx. En effet, 53% des Français sont propriétaires d’un appartement ou d’une maison et dans certains pays capitalistes, ce taux s’élève à 80%. En 2006, le parc automobile était de 36 millions de véhicules. D’autre part, l’expérience de la collectivisation des moyens de production a déjà eu lieu et elle s’est soldée par un échec. D’ailleurs, on ne sait pas à quoi rimerait cette collectivisation dans la mesure où nos économies sont surtout des économies de services et non plus des industries comme du temps de Marx et que l’immense majorité de nos entreprises sont des PME, souvent familiales. 150 ans sont passés depuis Marx, et sa théorie de la plus-value était incomplète. Dans le calcul de la plus-value, il faut mettre des tas de facteurs que Marx a négligé et notamment ce qu’on appelle une prime de risque. En effet, l’entrepreneur, surtout le petit entrepreneur, prend un risque que les autres ne prennent pas. Il serait injuste de ne pas récompenser cet effort. Il serait injuste de ne pas récompenser les gens qui ont fait de longues études. Il serait injuste de ne pas récompenser quelqu’un qui a une idée. Quant à votre idéal « chacun selon ses besoins », il ne résout rien du tout dans la mesure où il y aura toujours des gens pour déclarer qu’ils ont de très gros besoins. C’est d’ailleurs de là qu’il faut partir. L’injustice est sans doute quelque chose de réel mais l’intérêt personnel aussi. /

4 commentaires:

SAd___ a dit…

(www.bellaciao.org)

"Vous nous accusez de vouloir abolir votre propriété à vous.
En vérité, c’est bien ce que nous voulons !" K.Marx

Ce qui est important à déduire de cette citation du Manifeste c’est de dire que ce ne sont pas les plus nombreux qui forment la majorité "décidant" du "pays" (ou de l’Europe ou du monde comme tu veux ) - c’es t en cela aussi que je le mets avec Sieyès et je crois que ça c’est toujours d’actualité.
Par ailleurs, s’il te plaît, il ne faut pas colporter tous les mensonges que la bourgeoisie introduit dans le discours ambiant....
53 % des français sont propriétaires d’un appartement ou d’une maison? ah houai?
Pour moi, jeune juriste bornée ;-) propriétaire ça veut dire : "usus - abusus - fructus" - 53 % des français ne sont qu’usufruitiers de leur maison - la "propriété" qu’on leur renvoie via "Le Parisien" ou ce genre d’Echos des Bananes n’est qu’un mensonge grossier - en général pendant 20 à 30 ans, le VRAI propriétaire de leur appartement bien aimé c’est ... LA BANQUE !!!!!
Par ailleurs je me permets de te rappeler que le communisme ne peut (logiquement) se concevoir que comme un internationalisme et donc, je me demande si ta vision du monde, qui repose déjà sur une distinction peut être inconsciente entre "pays développés/en voie de", est bien communiste (remarque que tu n’as pas dit que tu étais coco !) ? En fait, je me demande si ta vision des propriétaires est bien réelle et si dans "propriété" tu comptes les tas d’ordures sur lesquels vivent des Brésiliens, des Indiens, des Russes etc. ...?
Amicalement
LL

SAd___ a dit…

Nathan /..., je ne suis pas communiste et je ne cherche à convaincre personne. Je dis simplement qu’il faut voir toute la réalité en face. Tu dis que la banque est propriétaire des biens immobiliers des Français. C’est sans doute vrai pour une partie d’entre eux et surtout pour les derniers entrants qui doivent subir la bulle immobilière actuelle. Il n’empêche que les chiffres de l’INSEE de 2005 montrent qu’il existait en 2005 57% de propriétaires et que 35% (soit 60% des propriétaires) n’avaient plus de traites à payer. Ça fait quand même un paquet. En ce qui concerne ce qu’on appelle le tiers-monde, je n’ignore pas qu’il y a plus d’un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim mais d’autre part, je constate qu’il existe par exemple, une classe moyenne de 350 millions d’habitants en Inde, ce pays que l’on croyait définitivement largué. Rien qu’à Bangalore, il y a davantage d’ingénieurs en informatique (150.000) que dans toute la Silicon Valley alors qu’il y a 20 ans, il n’y avait strictement rien à Bangalore. Les faits sont têtus disait Marx. Donc lorsque vous critiquez le capitalisme, tenez aussi compte de ces faits. /

SAd___ a dit…

VieuxStalBorné dit :
"Je sais bien que à droite, tous ne sont pas des buveurs de sang. Mais réveille-toi bon dieu : les activités de services EN FRANCE c’est la répartition des rôles entre CAPITALISMES plus ou moins PUISSANTS, et le communisme, sera le bonheur de l’HUMANITE OU NE SERA PAS. Parce que, pour fabriquer bagnoles, ordinateurs, frigos, et aussi FERRAILLER des bateaux AMIANTES, comme le Clémenceau, ce sont les BRIDES-BASANES-BRONZES qui se tapent tous les boulots d’extraction, de mine, de sidérurgie, pendant que les Français cornaqués par leur dirigeants, ambitionnent de devenir un peuple de rentiers, ou de salariés haut de gamme, comme le PREVOYAIT Lénine en 1917 dans son bouquin " l’Impérialisme.......". En bon français, le tiers-monde se tapera ce qu’il y a de pire, de dégueulasse, avec à la clé, espérance de vie de 40 ans, 500 morts comme lors pendant l’explosion de l’usine Union Carbide en Inde justement, pendant que l’IMPERIALISME s’organisera une couche de salariés ACHETES qui serviront à masquer l’exploitation de la planète, ou à assurer aux grandes fortunes de la planète les " cadres ",( je dirai plutôt les matons ) qualifiés pour faire tourner le système. On se sortira de cette mélasse TOUS ENSEMBLE OU ON EN CREVERA ENSEMBLE, en mettant au pouvoir l’intérêt général DES PEUPLES et non pas l’interêt de quelques dizaines voire centaines de grandes fortunes.

SAd___ a dit…

Copan dit : "Le capitalisme continue son développement et contribue à l’essor des forces productives.
Certains pays dits du Tiers Monde qui avaient été barrés pendant plusieurs siècles par la domination européenne commencent maintenant leurs développements.
Tout le monde sait (du moins on peut le supposer) qu’énormément de sociétés avaient les bases culturelles nécessaires au développement de type industriel et postindustriel qu’on connait. Foutez-leur la paix et ils se développent, se développeront.
C’est là l’énorme différence entre une société coloniale et une société impérialiste, l’énorme différence entre une société impérialiste et une société post-impérialiste.
Qui dira le prix gigantesque que paya la Chine à être colonisée pendant une période déterminante, le prix que l’Inde paya à la domination anglaise. les sociétés coloniales précapitalistes ou capitalistes furent d’abord des entreprises de blocage du développement économique. L’accumulation du capital fut confisquée méthodiquement par les empires coloniaux. Plus tard, la menace et la guerre de la part de l’impérialisme détériora jusqu’à l’agonie les possibilités de développement.
Il y a comme une grande amertume à voir que la logique capitaliste impérialisme conduisit beaucoup de pays d’Amérique latine à voir leur développement bloqué. L’Argentine, l’Uruguay et le Chili, qui avaient des bases industrielles non négligeables sortent seulement la tête de l’eau après avoir été massacrées militairement , économiquement, par le capitalisme américain.
L’Inde dont l’école de mathématiques fut réputée et la culture immense connait maintenant un puissant développement et commence seulement à surmonter les traumatismes de la domination capitaliste anglaise . Il a fallut pour cela reconstituer des élites, reconstruire une culture bouleversée, former une population, accumuler roupie après roupie le capital pour investir. Et ça prend des dizaines d’années...
Maintenant le processus enfin s’accélère, mais il le fait à la matière capitaliste, violente, inégale et contradictoire. Et avec ce qui le dépassera, l’extension de la liberté et de la démocratie aux entreprises.
Effectivement beaucoup de gens en France (un des pays les plus riches du monde en profondeur) ont des biens, parmi les travailleurs également.
On peut prendre également le cas américain où le phénomène est encore plus accentué et la part dans le richesse produite en faveur des travailleurs plus importante qu’en Europe ou en France. Le fond c’est la menace permanente que fait peser le capitalisme sur la prospérité des travailleurs (c’est leur travail) , le fond c’est l’absence de démocratie dans le travail, de pouvoir sur leur propre vie qu’ont les travailleurs. Et accessoirement l’exagération du prélèvement de richesses par une classe parasite.
La critique du capitalisme n’est pas construite pour revenir en arrière mais pour permettre un développement plus harmonieux, permettant plus de prise sur leurs propres vies aux gens, individuellement et collectivement quand c’est nécessaire.
la critique du capitalisme c’est d’abord l’injustice faite aux producteurs de richesse, soumis aux systèmes hiérarchiques injustes, cruels et bafouant le droit imprescriptible à la liberté de chacun.
Cette critique s’attache à défendre économiquement et matériellement les producteurs de richesses contre la rapacité des actionnaires (privés ou d’état) et tous ceux qui sont exclus d’une place sociale, mais pas seulement, et au fond, pas essentiellement : c’est d’abord la liberté qui est visée, la liberté au concret des producteurs, de diriger leur destin économique, de changer éventuellement de vie sans avoir un couteau économique sous la gorge.
La possession de maisons et d’appartements par des travailleurs le fut par des efforts terribles et sou à sou. Elle le fut par la défense des travailleurs pour avoir une part minimale du gâteau. Ce monde fut construit par les ouvriers, les travailleurs ... Pas par la classe bourgeoise."