lundi 4 juin 2007

Education

A propos de la carte scolaire

Voilà plus de soixante ans que le principe de la carte scolaire s'est fait une place en France : née avec le plan Langevin-Wallon en 1946, elle s'est concrétisée sous de Gaulle en 1963.
Depuis, l’affectation d’un élève, quelle que soit son origine sociale, dans un établissement public, écoles, collèges ou lycées dépend de sa « sectorisation », c'est-à-dire de son lieu de résidence.
Avec la loi de décentralisation de 2004, cette sectorisation fixée par l'académie, s'organise en lien avec les mairies (écoles), conseils généraux (collèges) et régionaux (lycées). Depuis, la sectorisation ne relève plus de l'Etat mais des conseils généraux pour les collèges. Donc si un département refuse de désectoriser, les autorités ne pourront pas l'y contraindre.

La fonction de la carte scolaire actuelle est double : outre de gérer et planifier la répartition des effectifs, elle doit assurer une mixité sociale au sein des écoles en rattachant à un même établissement des quartiers hétérogènes. Si l’on veut que les gens vivent ensemble, un brassage social est indispensable. C’est ce que doit permettre la carte scolaire.
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La carte scolaire fonctionne, bien qu'elle ne soit pas respectée par une petite partie des parents qui détournent la loi pour aller inscrire leurs enfants dans des collèges où existent, selon eux, les meilleurs enseignants et un meilleur environnement social et culturel. La majorité des familles respectent la carte scolaire, 10 à 20 % d'entre elles seulement veulent avoir un régime de faveur afin d'échapper aux établissements réputés « difficiles »...

On lui reproche aujourd'hui de mal remplir son rôle. Mal découpée, la carte scolaire est, paradoxalement, accusée de renforcer la ghettoïsation des élèves dans les quartiers populaires. Les plus pauvres, relégués dans leurs cités ghettos de banlieues, sont quasiment condamnés à rester dans leurs collèges.

v Libre choix par la suppression de la carte scolaire ? Un leurre,

Selon bon nombre de spécialistes de l'éducation. « Laisser le choix aux parents, c'est s'engager dans une logique libérale dont les parents, justement, sont les premières victimes », souligne Yves Careil, sociologue à l'université de Nantes.

Comme le montrent des expériences menées en Nouvelle-Zélande ou en Grande-Bretagne, les établissements, mis en concurrence, soignent avant tout leur réputation et se livrent à des politiques de recrutement privilégiant les « bons » élèves au détriment de ceux en difficulté, souvent issus des milieux les plus défavorisés. Des assouplissements de la carte scolaire ont aussi été testés à Paris. Avec les mêmes conclusions. « On s'est vite aperçu que la liberté de choix n'était effective que pour une minorité de parents, dans la mesure où tous les vœux se portaient sur les mêmes établissements », notent Gabrielle Fack et Julien Grenet, chercheurs à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Tous deux observent, au final, une accentuation des inégalités de niveau entre les établissements.

« Cette mesure enclenche un phénomène dangereux avec en ligne de mire, une sorte de "libre concurrence éducative'', où l'on sacrifie les plus pauvres, les plus faibles, et où il faut se battre pour accéder aux écoles les mieux cotées. »

Plutôt que de s'engager dans une lutte contre les inégalités à l'école et contre les inégalités urbaines, le gouvernement, dénoncent les communistes, « condamne toute une partie de la population au sauve-qui-peut ».

v Le ministre souhaite aussi accompagner la suppression de la sectorisation d'un renforcement de l'autonomie de chaque établissement (choix des enseignements, des options, de l'organisation des classes, etc.). Quant à la mixité sociale, « ce sera désormais aux établissements scolaires de veiller à une diversification sociale et géographique de leurs effectifs », annonce le ministre.

« Je ne tiens pas du tout à être centre de ce système », annonce Philippe Guittet, - secrétaire général du syndicat des proviseurs (SNPDEN). Opposé à cette suppression totale de la carte scolaire, il - invite ces collègues à la plus grande prudence.

« Si aucun critère de choix n'est mis en place, si aucune régulation n'est assurée, au niveau des rectorats notamment, c'est la porte ouverte à la concurrence sauvage entre établissements et, à terme, la mort de l'école républicaine. »

«On fait miroiter aux parents qu'ils vont choisir mais se sont les chefs d'établissement qui vont choisir», renchérit Luc Bérille, du syndicat SE-UnsaCar il ne faut pas laisser croire aux parents qu'ils pourront scolariser leurs enfants là où ils le veulent. S'il y a un établissement de six cents places et neuf cents demandes, trois cents se sentiront donc lésés. Où est ainsi l'égalité, l'équité, la justice dans cet arbitrage ?

Ce n'est rien moins qu'un leurre. Ce ne sont plus les parents qui décideraient mais les chefs d'établissement. Il faudra bien qu'ils trouvent des critères pour faire le choix de telle ou telle affectation. Sous forme de concours ?

v PROPOSITIONS :

le découpage de la carte scolaire doit se faire de façon transparente pour que tout le monde sache comment et pourquoi on l'élabore de cette manière. Nous demandons aussi la transparence pour assurer l'équité et la justice entre l'ensemble des familles, avec des commissions chargées d'examiner les dérogations et stopper ainsi les passe-droits.

Quand les familles dérogent à la carte scolaire, c'est parce qu'il existe un problème lié à l'établissement qui doit accueillir leur enfant. Les écoles situées dans les quartiers très défavorisés sont principalement visées par le contournement. Nous proposons de les doter de façon spécifique pour qu'elles aient une meilleure qualité d'encadrement, d'enseignement et de soutien.


«Il faut rendre plus attractifs les collèges dans les quartiers délicats, leur donner des atouts pour qu'ils gardent leurs élèves.»


2. un service public d’éducation, laïque et véritablement gratuit.
Oui, notre école est en crise car elle souffre d’une « démocratisation grippée » qui entrave ses évolutions nécessaires. Mais cette situation introduit du coup des éléments de blocage dans le fonctionnement de la société, agissant en retour sur les capacités de l’école elle même à évoluer.
Dans le même temps se poursuivent et s’amplifient les méfaits de la mondialisation impulsée par le libéralisme : persistance de la pauvreté et de la famine avec plus de 800 millions de personnes subissant les effets de la malnutrition, détérioration accélérée de l’environnement, multiplication des conflits surgissant le plus souvent au sein même des sociétés pluriethniques et multiconfessionnelles... tandis que s’étalent à un autre pôle le luxe insolent et la richesse.
Plus que jamais, il y a urgence : il faut stopper la spirale infernale des régressions qui cassent les ambitions et l’espoir en un avenir meilleur. Il faut engager des transformations sociales profondes permettant l’amélioration de la condition des femmes et des hommes et, dans ce cadre, redonner aux jeunes la capacité de comprendre et interpréter l’environnement économique, social et politique dans lequel ils vivent, les préparer à assumer le rôle civique qui sera le leur en tant qu’adultes-citoyens, de développer le génie humain pour changer le monde.
C’est fondamentalement la raison pour laquelle, renouvelant l’ambition de nos aînés, nous voulons que tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, culturelle, géographique, puissent maîtriser les savoirs, connaissances et compétences constitutifs d’une culture commune de haut niveau, riche, équilibrée, diversifiée, porteuse de valeurs de progrès et de libération humaine pour tous, qui permette à nouveau aux jeunes de trouver du sens à leurs études, aux hommes et aux femmes de demain d’espérer dans l’avenir. Un « savoir maximum » complètement à l’opposé du « savoir minimum » que nous proposent aujourd’hui le gouvernement et la Commission Européenne.
L’enjeu essentiel pour l’école est donc bien celui de l’éradication de l’échec scolaire, humainement et socialement insupportable, persistant à tous les niveaux du système éducatif - à commencer par l’école maternelle - dans une perspective radicalement nouvelle de transformation de la société et de développement de l’intelligence de l’humanité, fondée sur la connaissance et la lutte contre toutes les formes d’obscurantisme.

A l’heure où la connaissance joue un rôle croissant dans la société, la qualité du système éducatif et de la recherche est l’atout essentiel d’un pays développé. Elle permet l’épanouissement et le développement des capacités de chacun.

POUR FAIRE RÉUSSIR CHAQUE JEUNE

L’abrogation des lois Fillon et De Robien.
La création d’un Fonds national de lutte contre les inégalités à l’école pour combattre l’échec scolaire.
Le droit à la scolarité en maternelle dès l’âge de deux ans.
L’abandon du socle commun a minima et la promotion d’une culture commune de haut niveau.
Un budget de l’Éducation nationale porté à 7% du PIB.
Le recrutement et la formation sur cinq ans de 150 000 enseignants et 45 000 personnels d’accompagnement.

3. Un enseignement supérieur démocratisé avec de larges moyens consacrés à la vie étudiante,

La situation sociale dégradée des étudiants nécessite des mesures d’urgence. Si la défiscalisation du travail étudiant participe d’un bon objectif, elle est loin d’être la priorité. Mais « le dispositif d’exonération des revenus du salariat agira comme une énième mesure en direction des familles, ne donnant pas les moyens aux étudiants de leur autonomie », a répondu l’UNEF.
Augmenter le montant et le nombre de bourses aurait sans aucun doute été plus efficace

La garantie nationale de diplômes reconnus dans le cadre d’une harmonisation européenne.
Le statut de l’étudiant.
Une loi de programmation sur cinq ans de rénovation et de construction de bâtiments universitaires.

Total soutien aux revendications défendues par les chercheurs et aux textes publiés par le collectif « Sauvons la recherche ». Avec la communauté scientifique, proposition que l’effort public de recherche soit doublé sur une législature.

DOUBLER L’EFFORT DE RECHERCHE

En exonérant de la TVA les établissements de recherche.
En reconnaissant le rôle essentiel des organismes publics et notamment du CNRS.
Afin de mettre en œuvre les objectifs des États généraux de la recherche.

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